Mac mahon dans la region d'el ancer
Le 17, le général apprit qu'un chérif nommé Bou-Seba réunissait les contingents des Beni-lder, des Beni-Habibi, des Beni-A*lir, des Oulad-el-Askar et des autres tribus de la rive droite de l'Ouedel-Kebir.
Le 18, le corps expéditionnaire, suivi par une cinquantaine de Kabyles, descendit au confluent de l'Oued-el-Kebir et de l'Oued-Achaud. Dans la soirée le camp fut attaqué assez vivement sur deux faces. Le 19, quelques bataillons sans sacs s'étani portés sur le Tecenfadour pour brûler de nombreux gourbis, on aperçut au-dessous du village de Dachera-el-Araba un rassemblement. Le chérif Bou-Seba , ayant sous ses ordres le cheik BenAmeuch du Beni-lder, s'y trouvait entouré de 1,000 à ,2000 Kabyles. L'heure avancée du jour, le lendemain une pluie battante, forcèrent de différer l'attaque.
Le 21, à trois heures du matin, les deux brigades Bosquet et d'Autemare, ne laissant au camp que les gardes nécessaires, se mirent en marche dans la direction des Oulad-Aouat. Bou-Seba y avait fait choix d'une position d'un abord des plus difficiles, formée par un contrefort qui se détache de la chaîne au partage des eaux de l'Oued-el-Kebir et de l'Oued des Beni-Aïcha. Ce contrefort, couronné par quatre villages des Oulad-Aouat, n'est abordable que par ses extrémités; il est couvert en avant par un ravin profond rempli de broussailles épaisses et de hautes fougères, au milieu desquelles on ne pénètre que par trois ou quatre sentiers.
Le général d'Autemare dut gagner la chaîne principale pour déborder la droite à l'ennemi, tandis que le général Bosquet exécuterait un mouvement analogue sur la gauche. Chacun des généraux, après avoir enlevé les villages, devait, si le terrain le permettait, pousser en avant en appuyant du côté intérieur, de manière à envelopper une partie des fuyards. Ce mouvement réussit pleinement ; les deux brigades arrivaient en même temps sur les villages et les enlevaient, en rejetant leurs défenseurs dans les bois et dans les ravins,.où plusieurs bataillons, lancés à leur poursuite, leur firent encore éprouver des pertes. Tous les villages qu'on rencontra furent incendiés. La compagnie Pierron, des zouaves, ayant traversé l'Oued-el-Kebir, pour brûler quelques groupes de maisons, fut entourée par de nombreux Kabyles; elle prit une bonne position, se défendit vaillamment et fut bientôt dégagée.
Le chérif avait disparu ; mais les gens du pays résistaient en détail, avec acharnement, et ils donnèrent à nos troupes, quand elles opérèrent leur ralliement, l'occasion de faire avec avantage plusieurs retours offensifs.
Les heureux effets de cette brillante action ne tardèrent pas à se faire sentir. Dès le lendemain, deux fractions des OuladAouat vinrent se soumettre. Mais ce n'étaient là que des soumissions partielles et peu sincères.
Du 24 au 27, différentes colonnes furent employées à parcourir le pays des tribus insoumises. Le 27, les Oulad-Ali finirent de payer l'impôt qui leur était infligé. Les cheiks restèrent avec la colonne, qui se porta à Tacen-Fadour. Le 20, le chérif BouSeba revint avec ses contingents s'établir chez les M'chat ; sur les neuf heures du soir, il attaqua les grand'gardes, qui se laissèrent approchera dix pas de leurs parapets avant de faire feu. Six cadavres restèrent sur place ; parmi eux celui du fils du principal chef des Beni-Ferguen.
Le 30, les chefs des Oulad-Kassem vinrent faire leur soumission ; deux d'entre eux reçurent des burnous d'investiture et ils laissèrent des otages pour assurer le paiement de l'impôt.
Le même jour, le général fut informé que les deux fractions des Oulad-Aouat, qui avaient déjà payé la majeure partie de leurs impôts, refusaient de les compléter, alléguant la présence du chérif et de ses contingents. Le 31, à la pointe du jour, les cinq bataillons de la brigade d'Autemare, un bataillon du 16', une section de montagne et toute la cavalerie furent dirigées sur le pays des Oulad-Aouat. En arrivant un peu au-dessous de la position enlevée le 21, les troupes furent disposées en deux colonnes, pour gagner les grandes crêtes qui séparent l'Oued-el-Kebir de l'Oued Beni-Aïcha ; dès qu'elles furent au pied des villages
qui s'y trouvent, les chefs accoururent amenant des troupeaux et des otages.
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Journal historique et littéraire, Volume 18
1851.