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4 avril 2014 5 04 /04 /avril /2014 22:52

Oudjehane ou l’horreur

Un prof d’El Milia et un ancien parachutiste font appel à une historienne.

La guerre d’Algérie continue de livrer ses tristes vérités avec parcimonie. Les historiens ne peuvent pas à eux seuls déverrouiller les mémoires réfractaires, sans l’aide des témoins de bonne volonté. C’est ainsi qu’un massacre, passé sous silence depuis presque soixante ans, se révèle grâce à Internet et à la floraison de blogs qui ont joué dans ce cas un rôle important pour susciter une enquête et déboucher sur un livre.

Cette histoire extraordinaire commence non loin d’El Milia, wilaya de Jijel, où un enseignant qui s’appelle Nour tient un blog sur l’histoire de la région. A travers ses recherches et les discussions avec ses concitoyens, il apprend que l’armée française a commis pendant la période allant de 1955 à 1957, dans un petit périmètre allant d’El Milia à El Ancer, des exactions qui dépassent l’entendement sans que les livres d’histoire ne les mentionnent. Rapidement, un contact s’établit entre Nour et André, un ancien militaire de l’armée française appartenant au 4e BCP (bataillon des chasseurs parachutistes) qui tient lui aussi un blog sur le thème de la guerre d’Algérie et des anciens de la troupe. Dans leurs échanges, Nour questionne André sur les agissements du 4e BCP dans la région, mais leur dialogue arrive des fois à des impasses. Pour dépasser les crispations de la mémoire, les deux interlocuteurs font appel à une historienne qui a beaucoup travaillé sur la guerre d’Algérie : Claire Mauss-Copeaux qui va apporter sa rigueur de chercheure et ses méthodes d’investigation pour dénouer les situations inextricables. C’est ainsi qu’est né La source, Mémoires d’un massacre : Oudjehane, 11 mai 1956. En effet, cette date demeure dans la mémoire des habitants de la région comme l’incarnation de l’horreur absolue.

L’enquête, menée en France et en Algérie par l’historienne et les deux blogeurs, Nour et André, avait un seul objectif : reconstituer ce qui s’est passé ce jour maudit. Un jour particulier de par sa symbolique puisqu’il coïncidait avec l’Aïd El Fitr, jour de fête et de pardon après le mois de Ramadhan. En dépit du contexte, les gens du petit village d’Oudjehane, près d’El Ancer, étaient heureux de se rendre à la mosquée ou aux visites mutuelles comme l’exige la coutume. Mais, un fait malheureux va transformer ce jour festif en cauchemar lorsqu’une jeune fille du village, se rendant à la source, se fait intercepter par un soldat de l’armée française qui voulait abuser d’elle. Les cris de la jeune fille donnèrent l’alerte et son père arriva pour la délivrer des mains de son violeur. S’ensuivit une bagarre entre les deux hommes et l’arrivée des soldats qui tirèrent à bout portant sur le père. Les balles atteignirent le père mais aussi le soldat qui est mortellement blessé.

Pour arriver à valider cette version de l’histoire simultanée de la mort du père et du soldat agresseur, l’auteure du livre a dû mener une enquête de longue haleine. Elle a interrogé des dizaines de témoins et recueilli beaucoup de témoignages qu’elle a croisés et confrontés pour faire jaillir la vérité. Claire Mauss-Copeaux a réalisé là un véritable travail de détective historique. Après avoir établi la genèse du drame, il restait à traiter de la suite dramatique des événements. En effet, les soldats, non contents d’avoir abattu le père algérien qui défendait l’honneur de sa fille, estiment devoir venger leur compagnon mort sous leurs propres balles. D’après les différents témoignages recueillis, la réplique des militaires allait être terrible. Ainsi, au cours de la seule journée du 11 mai, tous les hommes du village allaient être exécutés sans exception et sans états d’âme. Sur les trois cents habitants que comptait le village, il ne restait que les femmes et les enfants. Au cours de ses investigations et en interrogeant les familles des victimes, Nour a dressé une liste de cinquante-quatre tués, alors que les archives militaires parlent de soixante-dix-neuf. Après l’indépendance, les restes de ces martyrs ont trouvé place dans le cimetière du village pour leur rendre leur dignité d’hommes et l’hommage de la nation. Claire Mauss-Copeaux et ses deux interlocuteurs, Nour et André, voulaient comprendre le déchaînement de haine qui avait accompagné les faits survenus à la source. Mais les réticences des uns et des autres ne fournirent pas de réponses probantes. Dans les archives militaires relatives à la région, les victimes ont été simplement accusées d’appartenir aux rangs de l’ALN et la riposte militaire a été présentée comme un fait de guerre généré par l’assassinat d’un soldat de la troupe par un moudjahid.

L’enquête menée par l’auteure a démontré l’inanité de cette affirmation. Par ailleurs, le massacre d’Oudjehane a fait apparaître d’autres faits semblables dans la région. Cet ouvrage historique, riche en informations sur la vie quotidienne des soldats et la manière de mener leurs activités sur le terrain, renseigne d’une manière concrète sur les fondements et les modalités de ce que l’on a appelé les «opérations de maintien de l’ordre en Algérie». Le lecteur découvre d’autres détails de ces agissements criminels, comme la torture devenue une institution avec l’attribution de pouvoirs spéciaux aux militaires. L’ouvrage retrace aussi le parcours de certains officiers français et leur désir de se venger sur les Algériens après leurs déboires au Vietnam. On retrouve également une retranscription très intéressante de la vie quotidienne des Algériens. Dans l’ensemble, un ouvrage passionnant qui donne froid dans le dos mais éclaire encore le regard sur les méfaits du colonialisme français.



Claire Mauss-Copeaux, «La Source, Mémoires d’un massacre : Oudjehane, 11 mai 1956». Ed. Payot, Paris, 2013.

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